de Bleu-Rouge » Dim 9 Fév 2025 10:06
318 matches avec Béziers, 51 sélections avec le Portugal... Chico Fernandes, véritable monstre sacré du pré biterrois, manquera aux Biterrois
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Le pilier n’a jamais quitté le club biterrois depuis 2011.
À la fin de la saison, celui qui a porté le maillot de l’ASBH pendant 14 ans mettra un terme à sa carrière professionnelle. Il aimerait ensuite entraîner. Retour sur la carrière d’un personnage hors norme qui fait partie de l’histoire d’un rugby biterrois où il aura tout connu.
Il l’a donc décidé. À la fin de la saison, Francisco Fernandes, l’incontournable pilier de l’ASBH, mettra un terme à sa carrière de rugbyman professionnel. C’est une des plus longues et belles pages de l’histoire du rugby biterrois qui se tournera. Arrivé sur les bords de la Méditerranée en 2011, "Chico", comme il est surnommé, a endossé le maillot de l’ASBH comme une seconde peau, faisant de ce club, au fil des mois, sa raison d’être. Avec la bagatelle de 321 matches disputés en Pro D2, dont trois avec Tyrosse, son précédent club, et 318 avec Béziers, il fait véritablement figure de monstre sacré du pré biterrois. Il compte aussi 93 rencontres jouées en Fédérale 1 et 51 sélections avec l’équipe nationale du Portugal. Il est même le joueur, non retraité, ayant joué le plus de matches en Pro D2.
"C’est moi qui ai décidé de tourner la page"
À 39 ans, à la fin du championnat, Francisco Fernandes remisera donc définitivement ses crampons : "J’ai pris cette décision en début de saison, sourit Chico. Après la coupe du monde et la fin de saison de l’année dernière, je voulais continuer. Pierre (Caillet) savait qu’il pouvait compter sur moi, que ce ne serait pas la saison de trop mais que ce serait bien la dernière. Effectivement, une page se tourne et c’est moi qui ai décidé de la tourner."
Depuis plusieurs mois, le pilier songe à sa reconversion. Dans un premier temps, ce n’est pas vers la maçonnerie, son premier métier, qu’il entend se tourner. Il prépare son diplôme d’entraîneur. Il met déjà la main à la pâte depuis plusieurs mois et se verrait bien continuer à transmettre son savoir-faire : "L’année dernière, j’entraînais les Crabos du club et cette saison, je suis avec les Espoirs, note-t-il. En fait, au début, je n’avais pas l’intention d’entraîner. C’est quand même un milieu que je trouve assez "faux". Mais Pierre Caillet n’arrêtait pas de me dire qu’avec mon vécu et ma carrière, il serait logique que je transmette ce que j’ai appris, que de ne pas le faire serait du gâchis. Je me suis lancé et finalement, j’y ai pris goût. Franchement, aujourd’hui, je me régale. J’aimerais devenir entraîneur professionnel dans la région. Si cela ne fonctionne pas, je partirai dans le bâtiment."
"À Béziers, les histoires n’en finissent jamais"
Lorsque le pilier revient sur ses quatorze années passées à l’ASBH, les souvenirs se bousculent. Changements d’entraîneurs, crises, saisons au couteau, victoires, disputes, matches sous pression, rachat du club, joies, demi-finales… "Dans ce club, les histoires n’en finissent jamais, se marre-t-il. Il y a les séries TV américaine comme "Les feux de l’amour" et nous, nous avons la série biterroise. Des souvenirs, j’en ai plein. Il est vrai que je n’oublierai jamais notre barrage à la maison contre Brive, la saison dernière. C’était vraiment génial. Le maintien en Pro D2, en 2013, fut aussi un très grand moment. Tout comme la bringue qui avait suivi derrière ! En revanche, je me rappelle aussi qu’en en 2016, parce que je m’étais engueulé avec le staff pour avoir dit ce que je pensais, on avait voulu me virer. J’étais même prêt à signer à Carcassonne. Il y avait eu une pétition des supporters qui voulaient que je reste. Je ne l’oublie pas. Vraiment, ce public me rend tout ce que je lui ai donné…"
"Quand Philippe Benetton rentrait dans la salle vidéo, plus personne ne parlait"
Lors de cette longue carrière biterroise, Francisco Fernandes a vu passer beaucoup de personnalités sous les couleurs rouge et bleu. Certains l’ont marqué. Sont même devenus des amis proches, à l’image de Marco Pinto Ferrer. Il y a aussi Pierre Caillet avec qui il a ferraillé, de concert, sur les prés et qui est aujourd’hui pour lui une sorte de mentor. Il se souvient également de Philippe Benetton quand il entraînait Béziers dans les années 2010, "de sa présence. Lorsqu’il arrivait dans la salle vidéo, plus personne ne parlait. C’était le silence absolu."
Depuis 2010, Chico rejoint régulièrement la sélection portugaise. Une véritable bouffée d’oxygène qui le sort de son quotidien biterrois : "Quand je joue avec le Portugal, ça me booste, je recharge mes batteries. Cela me permet de déconnecter. Côté rugby, le jeu est plus ouvert."
Être champion avec Béziers
S’il garde sa hargne et une envie démesurée de partir au combat, avec le temps et ses innombrables entrées en mêlée, Chico commence à accuser le coup. Il reconnaît récupérer moins bien et moins vite. Ce qui lui fait dire qu’il a pris la bonne décision. Avec toutefois un regret dans sa longue carrière : ne pas avoir connu le Top 14. S’il dispute avec Béziers un match d’accession, son rêve se réalisera, ce type de rencontre comptant comme un duel de Top14. Mais il préférerait "être carrément champion de France" et avoir fait partie de ceux qui auront amené Béziers au plus haut niveau. Il marquerait alors un peu plus l’histoire de l’ASBH où son nom figure déjà en lettres d’or.
ASB : "PATRIMOINE IMMATÉRIEL DE BÉZIERS" !
CE qui ne tue pas rend plus fort".
"La plus grande gloire n'est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque fois"!