de Bleu-Rouge » Mer 22 Mai 2024 18:12
ASBH-Brive : "Les joueurs sont remontés comme des pendules", le président de Béziers Jean-Michel Vidal annonce la couleur avant le barrage contre Brive
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Le président de l'ASBH, Jean-Michel Vidal, se félicite d'un possible barrage à guichets fermés, vendredi à Raoul-Barrière.
Béziers, qui défie Brive pour un choc au parfum d’antan, va tenter de rejoindre Vannes en demi-finales de Pro D2, lors d’un barrage de haut vol, vendredi au stade Raoul-Barrière (21 heures). Le président Jean-Michel Vidal l'assure : "On est capable de rivaliser avec n'importe qui".
Onze fois champions de France, la dernière en 1984, les Biterrois (3e de la saison régulière) rêvent de retrouver l’élite, abandonnée il y a près de vingt ans. Mais pour y parvenir, il faudra franchir l’obstacle briviste (6e). Ce choc offrira au vainqueur un défi de taille face à Vannes en demie. La dernière opposition entre l’ASBH et le CAB, en février, a viré à l’avantage des Héraultais (34-15).
Président, ça y est, Béziers est en play-off et recevra Brive ce vendredi en barrage. Quel est votre premier sentiment ?
Béziers-Brive, c’était une affiche de la grande époque de l’ASBH (ex-ASB). C’était une très grosse équipe, qu’on a battue deux fois en finale, en 1972 et 1975, même si c’était très difficile. Historiquement, ils nous ont toujours posé des problèmes. Ça va rappeler de bons souvenirs. Vendredi, en toute honnêteté, ce sera du 50-50. Brive, c’est plus de deux fois notre budget, un club programmé pour remonter en Top 14. Après, nous avons l’avantage de jouer à domicile, on est dans une bonne dynamique.
Ça aurait été dommage de rater ce duel à domicile, au moins pour le public, même si ça s’est joué à peu
Depuis des mois, l’objectif affiché était de jouer devant vos supporters. Mission accomplie…
Il fallait être dans les quatre premiers qui reçoivent. Depuis le début de cette année, on a été premiers, puis deuxièmes, troisièmes… Ça aurait été dommage de rater ce duel à domicile, au moins pour le public, même si ça s’est joué à peu. Mais on n’est pas les seuls à avoir eu des difficultés. Des blessures nous ont retardés dans notre préparation, ça nous a empêchés de faire tourner, d’où certains joueurs qui ont pioché physiquement.
On a été obligés, je ne vais pas dire de lâcher des matches, mais le dernier par exemple (défaite 30-16 à Soyaux-Angoulème), on a fait jouer des Jiffs (joueurs issus des filières de formation). En résumé, on a fait quelques impasses pour récupérer un peu de fraîcheur physique.
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Le public va nous porter, d’autant qu’on devrait jouer à guichets fermés
Avoir fait revenir le public à Raoul-Barrière, est-ce votre principale satisfaction cette saison. Il pourrait être décisif vendredi…
Décisif, je ne sais pas, mais de toute façon, c’est forcément un avantage, quel que soit le sport. En France, on veut toujours jouer à la maison. Le public va nous porter, d’autant qu’on devrait jouer à guichets fermés. On a l’habitude de dire que c’est le 16e homme. Quelque part, c’est une petite victoire. Parce qu’ici, on reste tout le temps figés sur la période glorieuse des années 70/80, avec des records que personne ne battra plus jamais. Je suis toujours étonné que 40 ans après, les supporters, donc leurs enfants et petits enfants, soient encore focalisés sur cette époque. C’est comme s’ils nous en voulaient un peu de ne pas être en haut de l’affiche.
Sauf que là, c’est bon, le jeu qu’on pratique, plus un peu de réussite au classement, fait qu’ils ont envie de revenir au stade. Parce qu’on a un public d’abord de connaisseurs, prêt à s’enflammer. On voit les groupes de supporters se rajeunir, c’est ça qui est intéressant. Le rugby véhicule encore à tous les niveaux certaines valeurs, je pense que les gens ont plaisir à se retrouver dans ce genre de configuration.
Puisque vous évoquez le public biterrois, que pèse-t-il en termes d’abonnés, de recettes…
Écoutez, guichets fermés, c’est environ 18 000 spectateurs. Nous avons 850 abonnés au total, ce n’est pas énorme. Du coup, la part de la billetterie dans notre budget est seulement de 5 %. J’espère que grâce à nos résultats actuels, on fera mieux la saison prochaine. Ouais, elle n’est pas immense. Les années précédentes, on faisait en moyenne 4500 spectateurs.
Là, cette saison et sans compter le barrage, on fait plus de 8 500 de moyenne. On a doublé nos affluences, on espère garder cette jauge à l’avenir. Forcément, les abonnements vont augmenter ainsi que nos recettes. On va se rapprocher des 10 %.
Peut-on dire que c’est essentiellement à domicile que vous avez bétonné votre classement ?
Oui, mais pas uniquement. On a quand même réussi à faire une série de quatre victoires à l’extérieur. De toute façon, si vous voulez exister et vous qualifier dans ce championnat, il faut essayer de ne pas perdre la maison (match nul contre Vannes, défaite contre Provence) et de grappiller des points à l’extérieur. Je n’oublie pas les bonus défensifs récoltés en début de saison, ils nous ont permis de remporter des points précieux. Sinon, je reconnais qu’on a fait le spectacle à Raoul-Barrière grâce à plusieurs victoires bonifiées.
Les joueurs sont à la place où ils voulaient être, ils ont vaiment envie de faire quelque chose
Dans quel état d’esprit se trouve l’équipe cette semaine ?
Ils sont forcément heureux d’être là et sont remontés comme des pendules. Ils sont à la place où ils voulaient être. Ils ne veulent pas lâcher cette fin de championnat, même si ça va être difficile. Mais ils ont vraiment envie de faire quelque chose. On va d’ailleurs partir au vert à Capestang pendant deux jours jusqu’au barrage, les joueurs veulent vraiment réussir quelque chose.
Sur les six qualifiés, honnêtement, le championnat est très resserré
Le barrage est-il une fin en soi ?
Non, absolument pas. C’est un passage obligé, après, rien ne nous interdit de rêver, on est là pour ça. On sait qu’on a une équipe capable de rivaliser avec n’importe quelle autre équipe. Il en est de même pour les autres, bien évidemment. Sur les six qualifiés, honnêtement, le championnat est très resserré. Personne ne domine de la tête et des épaules, comme Oyonnax l’an dernier avec plus de dix points d’avance. Un match, c’est un match, il peut y avoir un carton rouge, un blessé…
La suite vous enverrait à Vannes en demi-finale…
On ira là-bas avec grand plaisir. C’est un club accueillant, avec une très forte équipe. Ils ont été premiers presque toute la saison, mais les play-offs restent très ouverts. On est tous à peu près au même niveau.
Peut-on dire que la réussite de l’ASBH doit beaucoup à l’entraîneur Pierre Caillet ?
C’est une certitude. Pierre Caillet, on l’a intronisé il y a trois ans. Ce n’était pas évident pour lui d’arriver après l’épisode émirati. Il y a eu des moments difficiles. Heureusement qu’on a écouté personne. Diriger, c’est prendre des risques et être sûr de ce que l’on fait. Des fois, on se trompe, malheureusement. J’avais la certitude que Caillet était l’homme de la situation.
Je pense qu’on a bien fait de le légitimer au moment où presque tout le monde dans Béziers nous demandait de l’écarter. Il faut laisser travailler les jeunes coaches. Caillet a un vrai projet. Là, on voit les supporters arriver en masse, tout un processus qui n’existait pas les années précédentes. C’est forcément un vrai bonheur. On a une équipe qui performe, qui fait plaisir à tout le monde avec un jeu attrayant, aéré et victorieux.
Votre succès à domicile contre Brive en saison régulière est-il un match référent ?
Ça ne compte pas. On a des blessés, mais on n’est pas les seuls. Raffaele Storti est forfait chez nous mais Mathis Ferté (arrière) à Brive aussi. Tout le monde a eu du mal en fin de championnat. Pour nous, perdre notre meilleur marqueur comme Storti, c’est pénalisant mais on va s’organiser pour maintenir notre organisation, il nous reste des pépites dans l’équipe.
J’en profite pour dire qu’on va toutes les garder la saison prochaine. Le fait de réussir sportivement, ça donne envie de rester et de continuer à faire ses armes dans le haut de la Pro D2 avant d’aller en Top 14. Si c’est pour aller dans un club et être troisième ou quatrième choix, ils vont perdre leur temps. Mais on n’a pas de soucis là-dessus. Ils ont resignés.
J’avais la certitude que Caillet était l’homme de la situation, heureusement qu'on a écouté personne
Le maire Robert Ménard a récemment annoncé qu’il trouverait des solutions financières en cas de montée en Top 14. C’est rassurant ?
De toute façon, on est bien obligés de trouver des solutions parce qu’il n’est pas question de refuser la montée. On sait déjà ce que rapporterait financièrement la montée par rapport à la Ligue (environ 3 millions d’euros). En rajoutant tout ce qui est partenariat, notre budget serait revu à la hausse. Pour exister, pour avoir une petite chance de rester en Top 14, il faudrait être au minimum aux alentours de 17 millions d’euros.
Le maire l’a toujours dit, la mairie n’a pas vocation à être propriétaire du club
Si vous échouez cette saison en play-off, comment imaginez-vous l’avenir ?
Monter en Top 14, c’est le but suprême. A priori, ça se prépare en amont. On prépare une équipe sur deux, trois années pour arriver prêts sportivement et financièrement. Il se trouve que ça peut nous arriver dès cette année. L’objectif maintenant, c’est de trouver de nouveaux investisseurs. On y travaille tous, c’est notre priorité.
Le club pourrait-il être racheté prochainement ?
Le maire l’a toujours dit, la mairie n’a pas vocation à être propriétaire du club. Mais on ne vendra pas à n’importe qui. Il faut quelqu’un qui aime le rugby, qui soit du sérail, qui soit compétent.. Pour l’heure, on discute, mais il n’y a pas de projets concrets.
S’il y a un Béziers-Montpellier, je ne vais pas vous dire que ce serait bien que Montpellier reste en Top 14
Pour accéder à l’élite, il vous faudra soit remporter la finale de Pro D2, soit terrasser le voisin Montpellier en barrage d’accession…
S’il y a un Béziers-Montpellier, je ne vais pas vous dire que ce serait bien que Montpellier reste en Top 14. Mais on est tous deux Héraultais, donc si ce n’est pas nous, j’espère que Montpellier s’en sortira. Ils ont l’équipe pour, même s’ils sont en difficulté. Donc si ce match doit se jouer, on considère que ce sera une grande fête.
ASB : "PATRIMOINE IMMATÉRIEL DE BÉZIERS" !
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