Puisqu'on est entre anciens mais aussi grands privilégiés, je vais vous raconter une expédition mémorable lors des phases finales.
Pierrot Danos, alors gérant du Mondial, organise un bus pour Pau. La ferveur n'était pas encore suffisante pour remplir le bus. (on se réveillait souvent pour les 1/4 de finale, blasés que nous étions)
Pierrot qui était toujours aussi fin stratège, mit une annonce à l'église des pénitents voisine. Le bus fera un détour pour Lourdes où il laissera les quelques paroissiennes intéressées pour les reprendre le soir.
C'est ainsi qu'aux premières places du bus s'installèrent une dizaine de dames toutes enchantées de cette aubaine.
On arrive en pays béarnais, un panneau indique "Lourdes", les dames demandent au chauffeur pourquoi il ne prend pas la direction de la cité mariale.
Le chauffeur stupéfait qui répond :"Mais je n'ai aucune consigne pour aller à Lourdes !"
C'est alors une indignation des paroissiennes :"Mais, Monsieur Danos a pourtant dit que....etc..."On lui dira deux mots quand même !"
Finalement, faisant contre mauvaise fortune, bon cœur, elles furent enchantées de leur visite à Pau. Elles ont pu voir le berceau du Roi Henri, une carapace de tortue. La grotte, elle connaissait mais la carapace, non...Alors, ce fut un voyage intéressant , dirent-elles, même s'il fut détourné de sa vocation première.
Et dans le bus, avec la victoire et cette histoire, nos cœurs étaient légers et nous étions heureux de vivre de tels moments.
Mais, ces dames garderont encore une image forte de cette journée. Une image qui les indigna...à juste raison. Et plus que la bévue de Pierrot.
Un bus de supporters biterrois entreprit de nous doubler et à l'arrière, bien en évidence, cinq postérieurs alignés comme à la parade.
Il me semble bien que ce bus de paillards fut intercepté par la maréchaussée, avec amendes à la clé.
C'est un souvenir parmi tant d'autres de nos fabuleuses épopées.
