de JM » Jeu 29 Aoû 2024 14:32
Après deux saisons sous les couleurs de Montpellier où il n’a pas eu l’occasion de s’épanouir pleinement, Clément Doumenc a débarqué à Béziers cet été. Le troisième ligne de 27 ans revient sur son expérience en Top 14, explique son choix de rejoindre l’ASBH et évoque ses ambitions avec un groupe au sein duquel il se sent déjà à son aise.
Pourquoi avez-vous choisi Béziers ?
D’abord, parce que c’est un club historique du rugby français. Ensuite parce que c’est un club ambitieux qui est allé jusqu’en demi-finale la saison dernière. Cette saison, il y a l’envie de faire aussi bien, voire mieux. Sportivement c’était vraiment intéressant. Quand on est joueur, le rêve c’est de gagner des titres donc j’avais envie de m’engager avec un club vraiment ambitieux. J’avais aussi des affinités avec certains joueurs du groupe comme Samuel Marques avec qui j’ai joué à Carcassonne. De par mes attaches à ma région, être pas loin de ma famille, c’était important.
Quel facteur vous a définitivement convaincu de porter le maillot de l’ASBH ?
Je crois que c’est l’état d’esprit, la mentalité biterroise. Ils sont un peu rugueux… Entre nous on dit que ce sont des "ronces" (rires). Je pense que cela peut vraiment me correspondre de par mon tempérament et mon style de jeu. Finalement ce club se rapproche de ce que j’ai pu connaître à Carcassonne. Je reprends du plaisir. Il n’y a personne qui est au-dessus du collectif. C’est juste le groupe qui brille et il est sain. Il n’y a aucun jugement de valeur et ça c’est très important. Et puis il y a Pierre (Caillet, manager de Béziers NDLR). C’est un super meneur d’hommes. J’aime beaucoup son discours, il parle à tout le monde.
Vous êtes un Audois qui a désormais basculé du côté héraultais…
(Rires). Oui… Ça n’a pas été facile au début. Je me suis beaucoup fait chambrer. Ça fait bizarre de mettre un maillot rouge et bleu mais c’est le jeu du rugby professionnel (sourire).
Comment avez-vous vécu votre passage à Montpellier ?
Pour tout dire, je ne me suis pas senti bien dans ce club. En termes de mentalité, de fonctionnement et de personnes, cela ne me correspondait pas du tout.
Vous avez eu du temps de jeu mais finalement vous n’avez pas réussi à vous installer parmi les titulaires ?
En deux saisons j’ai fait 38 feuilles de matchs mais… (il coupe). Je ne peux pas dire que je n’ai pas eu ma chance parce que je l’ai eu mais quand tout se passait bien en revanche, je n’ai pas eu la chance d’enchaîner parce qu’on n’a pas voulu me la donner. Je ne sais pas trop le pourquoi du comment. En plus d’être déçu j’ai été frustré de ne pas pouvoir montrer ce que je valais vraiment.
L’arrivée de Christian Labit en cours de saison dernière a dû vous redonner un peu de baume au cœur ?
J’étais très content de le voir. Dans ma situation revoir un visage familier, une personne qui connaît tes valeurs c’était rassurant et encourageant. Je me suis senti mieux à son arrivée. J’ai joué un peu plus de matchs et j’ai eu plus de visibilité.
Comment avez-vous vécu cette situation ?
Je me suis renfermé dans le boulot et je n’ai pas réussi à faire la part des choses. Quand ça ne va pas au rugby, il faut parfois faire autre chose, mais je n’ai pas réussi. Je me suis renfermé dans le rugby, j’allais m’entraîner encore plus pour essayer de faire basculer les choses, mais ça n’a pas été bénéfique. Je me suis clairement remis en question. Dans ce genre de moments, on se pose beaucoup de questions et on perd la confiance accumulée au fil des années. En fait, je ne veux pas avoir de regrets, donc j’ai tout donné pour ne rien avoir à regretter.
Finalement, ce contrat avec Béziers a-t-il été un soulagement ?
Là encore, c’était une période compliquée. C’était la première fois que j’étais en fin de contrat. J’avoue que c’est une situation stressante. C’est compliqué parce qu’au début on te dit que tu vas être gardé et finalement non. Ensuite, il y a des contacts avec différents clubs, tu te projettes dans plusieurs endroits mais finalement ça ne se fait pas. Donc tu es un peu perdu dans tout ça, c’est une succession de déceptions. En revanche quand tout était signé avec Béziers, oui, c’était un soulagement parce que j’étais très content de quitter Montpellier.
Dans quel état d’esprit êtes-vous arrivé ?
Dans un premier temps, j’ai envie de me retrouver. Reprendre du plaisir parce que c’est la base. Et évidemment, je suis revanchard… J’ai envie de jouer le plus possible, montrer ce que je vaux, montrer que je suis utile et qu’on peut compter sur moi. J’ai envie d’avoir un vrai rôle à jouer, ce que je n’ai pas eu à Montpellier.
Pour finir, ce vendredi Béziers se déplace sur la pelouse du promu niçois, comment vous sentez-vous à l’aube de cette première échéance ?
Je pense que ça va être un déplacement très compliqué. Cela sera le premier match de leur histoire en Pro D2. Les Niçois vont être galvanisés ! En plus de ça, ils vont jouer contre un demi-finaliste. Ils auront à cœur de bien débuter parce qu’on sait très bien que ce championnat est long et qu’il faut prendre un maximum de points tout de suite au risque que cela se complique rapidement. Nous nous attendons à un gros combat et en aucun cas on se permet de les prendre de haut