de Bleu-Rouge » Dim 2 Juin 2024 07:56
ASBH : "C'est une équipe différente des autres", une demi-finale et Béziers s'est replacé sur la carte du rugby français
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ASBH : "C'est une équipe différente des autres", une demi-finale et Béziers s'est replacé sur la carte du rugby français
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Nkinsi, Malié et les Biterrois ont signé une saison historique.
Quarante ans après son dernier Brennus, l'ASBH est revenu sur le devant de la scène en réalisant une saison de Pro D2 historique avec une 3e place et en loupant une qualification en finale, de très peu, à Vannes (27-21).
Comme pour prolonger le plaisir d'une saison incroyable. Alors que la salle de presse débordait de journalistes, à l'issue de la rencontre, des chants provenant des vestiaires, résonnaient dans les entrailles du stade de La Rabine. Le son des fifres n'est pas inconnu en Bretagne, les chants en occitan, un peu plus. “Se Canto”, puis un air à la gloire de Pézenas, dont sont originaires plusieurs joueurs, les Biterrois tenaient à terminer cette fin de saison le sourire aux lèvres, malgré la déception d'un revers dans le dernier carré.
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Car si elle est tombée en demi-finale de Pro D2, à Vannes (27-21), l'ASBH version 2023-2024 a replacé Béziers sur la carte du rugby français. Avant cette saison, le club mythique restait sur deux exercices terminés à la 9e place. Depuis sa remontée de Fédérale 1, en 2011, il était davantage abonné au ventre mou du championnat, se contentant, sur ses belles saisons, de flirter avec le top 6 pour ne s'y qualifier qu'en 2018 (5e). Cette saison, Pierre Caillet et les siens ont rebattu les cartes avec la meilleure saison régulière de leur histoire en Pro D2 (3e).
"On a une bonne étoile, chacun. Nous, on en a onze sur le maillot, expliquait le manager à l'heure du bilan. Ce club vit pour les phases finales, on a un supplément d'âme sur ces matches. Et le panache avec lequel on a joué cette dem-finale, il est unique."
"Une équipe différente des autres"
Les phases finales, Béziers en a vécu plus d'une. Entre 1971 et 1984, l'AS Biterroise, équipe la plus dominante de l'histoire du rugby français, mais aussi du sport français, remporte dix de ses onze Boucliers de Brennus. Les légendes que sont Armand Vaquerin, Jean-Louis Martin, Michel Palmié, Alain Estève, Richard Astre ou encore Jack Cantoni et Olivier Saisset ont fait de leur stade de Sauclières, à l'époque, une forteresse imprenable (95 victoires de rang entre 1969 et 1981).
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Là où les protégés du mythique Raoul-Barrière avaient l'habitude de concasser leurs adversaires dans les phases de combat et de conquête, en 2023-2024, Béziers s'est distingué par son jeu de mouvement et de passes après contact, tout au long de la saison. Un style de jeu atypique qui a destabilisé tous leurs adversaires, dont Jean-Noel Spitzer, manager de Vannes. "Béziers est une équipe différente des autres. Elle est capable de jouer de loin et ce n'est pas une équipe qui a une organisation lisible... Le 9 part à gauche, à droite, ça pose problème à la défense", débriefait le Breton en conférence de presse après la victoire des siens.
Un bel engouement
Le public biterrois, réputé pour sa ferveur, a répondu présent, en étoffant les tribunes du stade Raoul-Barrière, ou les bus en déplacement, un peu plus chaque semaine, séduit par le jeu de mouvement proné par Pierre Caillet. Côté affluence, Béziers a attiré 39% de spectateurs de plus que la saison passée, en moyenne à domicile cette saison (6 286 spectateurs). Un chiffre qui devrait continuer à grimper tant les Biterrois ont "réveillé le vieux démon de Béziers et maintenant on a envie qu'il reste", se félicite Pierre Caillet, qui prend date pour la saison prochaine.
Rugby : Benjamin Bagate et l'ASBH se sont "réveillés avec la gueule de bois" après la défaite à Vannes
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Benjamin Bagate était encore très frustré, samedi matin, au lendemain de la défaite à Vannes.
Le directeur sportif de l'ASBH s'est confié au lendemain de la défaite à Vannes (27-21), synonyme d'élimination aux portes de la finale de Pro D2. Entretien.
Dans quel état d'esprit êtes-vous au lendemain de cette cruelle défaite à Vannes ?
Aujourd'hui, c'est la frustration qui règne et cette sensation d'être passé tout près de quelque chose. Le scénario est difficile à avaler, entre l'annulation du premier essai qui n'est pas forcément justifiée ou encore cette dernière action dont on nous prive. Ce sont des choses qui font mal dans des rencontres avec autant d'enjeux. Même si nous avons vécu de grandes émotions ces derniers mois et que nous avons reçu ces dernières heures beaucoup de messages de sympathie, il y a encore beaucoup de regrets dans les têtes. Nous aurions tellement aimé emmener notre public et nos supporters à Toulouse. Mais c'est comme cela, nous pouvons déjà être fiers du visage que nous avons montré. Nous sommes tombés les armes à la main.
Comment étaient les joueurs dans les vestiaires ?
Il y a eu beaucoup d'abattement. C'est la fin d'une aventure collective qui nous aura animé pendant de longs mois. Quand un rêve s'arrête, c'est toujours difficile de passer à autre chose.
D'autant que cette année, ce groupe semblait dégager une vraie force collective.
C'est vrai que nous avons tissé des liens très forts entre nous tous, il s'est passé quelque chose cette saison. C'est ce qui rend aussi cette défaite encore plus difficile à avaler. Nous ne nous verrons pas lundi à l'entraînement, c'est un vrai déchirement de se dire que tout s'est arrêté brusquement. Mais c'est aussi ce qui fait la magie du sport et des phases finales. Une fois que la déception sera passée, nous serons surtout très fiers de ce que nous avons fait cette saison. Nous avons combattu de partout, sans jamais rien lâcher. C'est important d'avoir emmené de la joie à ce peuple biterrois qui le mérite tant.
Ils étaient justement plus de 900 en Bretagne et près de 3000 à Béziers pour supporter l'ASBH dans cette demi-finale face à Vannes. Qu'est-ce que cela vous inspire ?
C'est tout simplement exceptionnel. Mais c'est aussi ce qui rend ce dénouement vraiment cruel. Comme j'ai déjà dit, nous aurions tellement aimé offrir la finale à nos supporters et les emmener le plus loin possible. Je sais très bien que les saisons ne se ressemblent pas forcément et qu'il est toujours compliqué de se qualifier pour les phases finales, même si nous allons bien entendu faire notre maximum pour y revenir le plus vite possible. Mais c'est vrai que ce matin (samedi), nous nous sommes réveillés avec la gueule de bois en se disant que nous étions tout proches d'emmener ce peuple biterrois à Toulouse.
Si l'on vous avait dit, il y a six mois, que vous auriez la chance de jouer une demi-finale de Pro D2, l'auriez-vous cru ?
Il y a six mois, nous commencions à enchaîner les victoires et à se dire qu'il y aurait peut-être un coup à jouer. Mais c'est vrai qu'après le début de saison que nous avons connu, nous aurions signé des deux mains pour vivre une demi-finale à Vannes. Après, une fois que l'on a dit cela, nous restons des compétiteurs qui espérions emmener ce maillot et ces couleurs le plus loin possible. C'est pour cela que nous avons un sentiment mitigé au lendemain du match, entre la satisfaction d'avoir redonné de la fierté à toute une ville et le sentiment d'être passé à côté de quelque chose de grand.
Cette épopée peut-elle vous servir pour l'avenir ?
Évidemment. L'expérience des gros matches va nous être très importante. Je pense notamment à ceux contre Provence Rugby, Nevers, Brive ou encore ce déplacement à Vannes. Ce sont des moments qui marquent et font grandir une équipe. Nous devons bien avoir en tête que malgré la déception de cette dernière défaite, notre saison est malgré tout très positive. Voir 16 500 personnes à Raoul Barrière face à Brive et avoir redonné de la fierté au peuple biterrois, c'est l'une de nos plus belles satisfactions.
Désormais, place au repos après cette grosse saison ?
Oui, il faut que les joueurs se reposent et que tout le monde prenne le temps de souffler, avant de penser déjà à la reprise de la saison prochaine. Le plus important aujourd'hui, c'est de couper un peu pour repartir avec beaucoup d'énergie et d'envie dans quelques semaines.
ASB : "PATRIMOINE IMMATÉRIEL DE BÉZIERS" !
CE qui ne tue pas rend plus fort".
"La plus grande gloire n'est pas de ne jamais tomber, mais de se relever à chaque fois"!