Robert Ménard, maire de Béziers : " La Ville paie pour le rugby et cela ne me pose aucun problème"Abonnés
Le maire, Robert Ménard, assume ses choix pour le club de rugby. MIDI LIBRE - Caroline Gaillard
Rugby XV, Béziers
Publié le 31/05/2023
Après le vote d'une nouvelle subvention de 350 000 € à la SASP Rugby, le maire de Béziers explique ses choix. Et les assume.
Vous avez fait voter lors du dernier conseil municipal une nouvelle subvention, de 350 000 € pour la SASP Rugby. Pourquoi encore cette rallonge ?
Je tiens tout d'abord à rappeler que si nous n'avions pas été là, le club ne serait plus en Pro D2. Franchir ce pas n'a pas été rien. C'est le seul club, propriété d'une Ville. Aujourd'hui, il a une situation financière saine. Si nous avons été obligés de trouver 350 000 € de plus, c'est que l'Etat a demandé le remboursement des frais de billetterie de la période du Covid. C'est écrit dans la délibération. On ne pensait jamais que l'Etat nous demanderait de rembourser. C'est le cas pour tous les clubs. Cela n'a rien à voir avec le PGE que nous remboursons, par ailleurs, comme c'était prévu.
Continuez-vous à discuter avec d'éventuels repreneurs ? Les oppositions municipales semblent dire que tout n'est pas dit.
Non, je ne dis pas tout. Quand on discute avec nombre de gens, on demande une clause de confidentialité. Et elle est réciproque. C'est bien normal dans une discussion. Et oui, je continue à en rencontrer et cela ne veut pas dire que ça va déboucher. Je suis incapable de le dire aujourd'hui. De toute façon, il y aura demain encore la Ville parce que je pense, et c'est un choix personnel, que le club est aussi un lieu d'éducation. La Ville paie pour le rugby et cela ne me pose aucun problème. Cela fait 1,150 M€ avec la dernière subvention. Je ne veux plus justifier et j'assume le fait que oui, on aide de façon importante et on continuera. Ça pourrait être une sorte d'utilité publique. Cette saison, ce sont 67 968 spectateurs qui sont venus au stade. Nous sommes classés 7e sur 16 en termes de fréquentation avec le meilleur score en fin de saison.
"Je fais confiance à Pierre Caillet"
Quand on évoque l'équipe dirigeante et Jean-Michel Vidal qui avait évoqué n'être que de passage, Robert Ménard commente : "Il restera aussi longtemps que je le demanderai, gentiment. Il l'a fait et il continuera à le faire. On a des rapports amicaux qui dépassent le sport. Avec Michaël Guedj, ils ont été présents et je sais que je peux leur demander beaucoup de choses. Et je continuerai à le faire. Heureusement qu'ils étaient là tous les deux, honnêtement. Et dans l'autre sens, ils savent que j'ai été là au bon moment. On est d'accord sur ça."
Quant à sa présence auprès de l'équipe, plus fréquente, il justifie : "Quand la mairie donne de l'argent, elle a un droit de regard. Et donc je l'exerce ce droit de regard. C'est l'argent du contribuable. Oui, je vais m'expliquer avec les joueurs, oui je les ai rencontrés et oui, je suis capable de leur dire
ou de leur dire mes exaspérations - je l'ai fait au moins deux fois cette année. J'ai 70 ans, je peux parler à des gamins de 25 ans en gueulant s'il faut gueuler. Je n'ai aucun scrupule à le faire et je ne crois pas qu'ils s'en formalisent plus que ça."
"En plus, j'ai appris à connaître Pierre Caillet. Je lui fais confiance. Le deal est très simple, je lui fais absolument confiance. Le jour où je ne lui fais plus confiance, il part dans le quart d'heure. Autrement, c'est intenable."
Comment voyez-vous le club demain ?
Ce que je voudrais faire, c'est qu'il y ait un vrai projet autour de lui, pas seulement sportif mais plus ample. Que le club serve à la ville en développant les vertus de travail, de solidarité et d'entraide. Je n'ai pas l'obsession du Top 14 mais plutôt d'un club qui accueille les gosses avec un rapport avec les écoles. Et aussi, en lien avec le vieillissement, avec une grande clinique du sport, valorisante. C'est quand même mieux, pour une remise en forme, d'aller à la clinique du sport où tu croises les joueurs de rugby que des gens dans des conditions physiques difficiles.
C'est tout un projet. Aujourd'hui, les prestations que l'on peut offrir sont limitées. Si nous avions plus de loges, on les vendrait. Il faut de l'investissement, toujours de l'investissement. J'ai eu des scrupules à la faire. Aujourd'hui dans ma tête, j'ai réglé ça. On essaie de faire au mieux, en donnant du sens à ce qu'on fait.