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Pétanque : "Récupérer tous les licenciés qui ont été perdus" confie Jean-Michel Vidal
Abonnés Jean-Michel Vidal, le président de l’ASB Pétanque, est confiant pour l’avenir de la discipline.
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Pétanque, Hérault, Béziers, Sport
Publié le 17/05/2021
Si l’AS Béziers Pétanque a subi de plein fouet la crise sanitaire, avec une baisse très importante du nombre de licenciés, le président du club reste confiant pour l’avenir.
Comment le club a-t-il vécu ces derniers mois ?
Il n’a pas vécu du tout. Toutes les compétitions sont arrêtées depuis maintenant plus d’un an, qu’elles soient nationales, régionales ou départementales. Cette période est très frustrante pour tous nos licenciés. La pétanque est un jeu populaire, c’est triste de ne pas pouvoir pratiquer.
Et puis, ces difficultés se ressentent forcément au niveau des licences. À partir du moment où les compétitions ont été arrêtées, nous nous sommes retrouvés, comme tous les clubs en France, en déficit de ce point de vue là.
De quel ordre ?
Nous ne sommes même pas à 20 % de ce que l’on fait d’habitude. Mais c’est le lot de tous les clubs de pétanque. Fort heureusement, les compétitions vont prochainement reprendre. Nous avons d’ailleurs reçu, ces derniers jours, une note du ministère des Sports et de la FFPJP concernant la reprise. J’espère simplement que nous pourrons aller au bout de ces compétitions, que la situation sanitaire nous permette de véritablement relancer la discipline.
Croyez-vous à un retour à la normale, lors des prochaines semaines ?
Je pense, je l’espère en tout cas. Et cela va d’ailleurs bien au-delà de la pétanque, tous les sports seront concernés. Les pratiquants et les spectateurs ont été privés de leur passion depuis des mois. Dès que nous serons de nouveau autorisés à pratiquer, j’imagine qu’il y aura un véritable engouement pour celles et ceux qui n’ont pas déjà lâché.
D’autant que la pétanque semblait en plein développement avant le début de la crise sanitaire.
Effectivement, les choses ont évolué depuis quelques années. Avant, la pétanque avait beaucoup de clichés. Dès que l’on pensait aux joueurs, on les imaginait béret sur la tête, cigarette et verre de Ricard à la main.
Aujourd’hui, la discipline est télévisée, le regard des gens a changé. Nous pouvons également compter sur des jeunes comme Dylan Rocher, qui apportent du dynamisme, un nouvel élan au monde de la pétanque. Il y a une vraie dimension sportive qui s’est développée ces dernières années.
À Béziers, nous avons la chance, grâce à la municipalité qui souhaitait être la première en France à proposer cette activité, d’avoir Philippe Quintais, qui vient enseigner les rudiments de la discipline aux écoliers de la ville.
Avant le début de la crise sanitaire, plusieurs compétitions étaient justement en passe d’être créées pour les jeunes. Il y a un vrai engouement autour de la jeunesse ces dernières années. La pratique féminine connaît également une évolution très intéressante.
Le niveau se rapproche assez nettement de celui des hommes, les joueuses sont de plus en plus nombreuses et performantes.
Que peut-on espérer pour les prochains mois ?
Déjà, il faut avant tout souhaiter que la Fédération et les clubs puissent récupérer tous les licenciés qui ont été perdus ces derniers mois. Le retour des compétitions, dans cette optique, sera essentiel. C’est clairement le socle de la pétanque.
Et puis, au niveau de la médiatisation, il faut espérer que la télévision continue de diffuser la discipline. Sans pour autant trop aller dans le bling-bling (sic). Je sais que cela peut faire venir de nouveaux pratiquants, et c’est très bien ainsi, mais quand je vois Dylan Rocher jouer avec Miss France, je me dis qu’il ne faut pas trop en faire non plus.
Tant que c’est à dose homéopathique, aucun problème. Malheureusement, on ne peut pas dire, hormis un ou deux exemples, que les peoples ont une dextérité hors-norme (rires).
Au niveau du club, quels seront vos objectifs ?
Nous allons essayer d’inventer autre chose, c’est notre plaisir de sortir un peu des sentiers battus et d’organiser des compétitions qui n’existaient pas auparavant. Nous allons réfléchir et nous pencher sur cela, dès que la situation le permettra.
On vous a surtout entendu parler de rugby ces derniers mois. La pétanque vous manquait ?
Oui, beaucoup. D’ailleurs, je suis ravi que l’on m’en parle (rires). Cela fait trente ans que je suis président, aux côtés de tous mes potes qui ont œuvré pour ce club. C’est l’essence même de mon engagement.
Après, j’ai toujours été un supporter assidu de l’ASBH, tous les anciens sont mes amis. Mais le début de mon engagement, de mon investissement dans une association sportive, c’est la pétanque.
Avez-vous justement quelques bons joueurs de boules à l’ASBH ?
Oui, surtout les Espagnols et les Portugais. Mais comme ils sont plus forts que moi au rugby, je leur ai promis une tannée dans peu de temps (rires).